IL Y A 49 ANS, LES ACCORDS D'EVIAN : Le triomphe de la révolution algérienne

05/07/2014 00:20
 
IL Y A 49 ANS, LES ACCORDS D'EVIAN : 
Le triomphe de la révolution algérienne
 

M. Rédha Malek, l’ancien négociateur a restitué avec beaucoup de pertinence, les grands moments d’une période où le combat héroïque du peuple algérien à travers son avant-garde, le FLN et l’ALN, s’était mêlé à une action diplomatique qui a révélé au monde, des personnalités de grande culture qui se sont révélées de redoutables négociateurs face à une partie coloniale française qui avait organisé sa stratégie d’attaque dans une sorte de fuite en avant qui a fini par la mener dans une impasse, pour reconnaître finalement une réalité, celle de l’indépendance d’un pays, une personnalité et une dignité retrouvées pour un peuple.

 

Le peuple algérien, entré par la grande porte dans l’histoire universelle des fruits de son combat. M. Rédha Malek, évoquant les Accords d’Evian, a relevé qu’il y a un certain nombre d’éléments qu’il se proposait d’annoncer au cours d’une magistrale démonstration et qui peuvent, disait-il, éclairer notre situation, même actuelle.

 

Un moment important de la vie de la nation

 

Les Accords d’Evian ont bien été un moment important de la vie du pays. Ils sont contenus dans cinquante pages, rappelle l’éminent orateur. Quand on consulte, ces cinquante pages, il y a des éléments essentiels qui ressortent et parmi ceux-ci celui qui retient l’existence d’une nation solidement installée dans son unité, celle du peuple, celle aussi du territoire national qui donne un aspect particulier à cet acquis en ces temps où l’on vit, à travers le monde et dans les pays arabes singulièrement, une période difficile.

 

Deux grands axes ressortent dans les Accords 

 

Quand on examine les Accords d’Evian, relève l’ancien négociateur, on y retrouve deux grands axes, l’unité populaire il faut rappeler, note M. Rédha Malek, que la consolidation de ce concept a été le fruit d’un long combat face à la négation de l’administration coloniale française pour qui il n’existait pas de peuple algérien, tout juste, disaient les apôtres du fait colonial, pouvait-on parler de groupements humains ayant chacun sa personnalité. Cette façon de voir a été tout naturellement combattue et celle fut avec acharnement. Les dirigeants de la Révolution du 1er Novembre 1954, rappelant sans cesse, le concept sacro-saint, de l’unité populaire. Le deuxième axe, on le retrouve dans l’unité territoriale. Ce principe a été également au cœur du combat pour l’indépendance. 

Les manœuvres de l’administration coloniale déjouées

 

Les manœuvres de l’administration coloniale ont été toutes déjouées, elles qui voulaient faire éclater cette unité de notre territoire en nous spoliant du Sahara et de la base navale de Mers El Kebir. La position des dirigeants de la Révolution a été de tout temps inébranlable. Elle rappelait, en tous lieux et en toutes circonstances, que c’était là un principe non négociable.


L’Algérie devait être restaurée dans la plénitude de son aire géographique, avec tous ses attributs, sa diplomatie, sa défense, etc.. Ces principes se retrouvent en clair dans les Accords d’Evian. Il faut rappeler, ajoute l’éminent homme d’Etat, qu’il s’agit de principes qui font à travers le monde, l’objet de contestations, citant à cette occasion, la partition toute récente du Soudan. Ces contestations se sont étendues à beaucoup de pays africains. Quand les Accords d’Evian ont été négociés, note l’orateur, c’était au temps où la décolonisation avait, selon le terme utilisé par M. Rédha Malek, le vent en poupe. La Révolution algérienne a été, note-t-il, un foyer principal de la lutte anticolonialiste et impérialiste.

 

C’est pourquoi la négociation officielle a duré plus d’un an. A propos d’une mise en exergue des membres de l’équipe de négociateurs, l’éminent orateur a souligné que la lutte de Libération nationale a été une œuvre collective, et qu’évoquer telle ou telle personnalité n’était pas le plus important, chacun avait conscience qu’il se fondait dans un tout collectif. C’est le GPRA qui établissait la stratégie de la lutte avec la contribution du FLN et de l’ALN. C’était un ensemble compact et on ne pouvait en extraire un élément ou un autre. 
La lutte pour l’indépendance a été le fruit de sacrifices énormes. Chacun y a apporté sa pierre. M. Rédha Malek rappelle les multiples manœuvres du gouvernement colonial français pour ne pas négocier avec les représentants légitimes du peuple algérien, réuni au sein du GPRA.

 

Un puissant hommage à la nation algérienne en lutte

 

L’éminent homme d’Etat souligne qu’il faut rendre un puissant hommage à l’ensemble pour la grande patience et l’immense abnégation face aux manœuvres de la partie ennemie, patience et abnégation du peuple algérien aussi, en dépit de la férocité de la répression de l’administration et des troupes d’occupation de notre pays. Quand on mène un combat du type de celui qui a été mené par la Révolution algérienne, combat de haute importance, il y a parfois une espèce de relâchement quand des négociations sont entamées. Maintenir le rythme ne peut être qu’une partie difficile engagée en lutte armée et action diplomatique.

 

Depuis 1955, la France n’a jamais essayé de sonder les dirigeants de la Révolution

 

S’agissant des négociations, M. Rédha Malek, rappelle que c’est en fait depuis 1955 que la France coloniale, envoyaient des signaux qui en définitive, s’avéraient être autant de tentatives pour connaître les intentions de la Révolution algérienne. Ce n’était donc pas pour engager des négociations. Le gouvernement colonial français a même utilisé des intermédiaires, comme André Mandouze, connu pour être un grand ami de l’Algérie combattante, mais il s’agissait de contacts. D’autres contacts ont été établis par d’autres émissaires français. A un moment donné, ce sont les dirigeants de la Révolution, qui face à l’inertie du gouvernement colonial français, ont décidé de ne plus se prêter à ces contacts, sauf si la partie française, acceptait le préalable de l’indépendance. 

Ne pas descendre une marche au risque de dégringoler

 
C’était une façon, disait Abane Ramdane, de montrer la fermeté face aux tentatives de l’ennemi. Il s’agissait dans l’esprit de Abane Ramdane, de ne pas prêter le flanc et que si l’on descendait une marche, et de concession en concession, on risquait la dégringolade. C’est à partir du 13 mai 1958 que les choses commencèrent à mûrir, avec la fronde contre le gouvernement français, accusé de faiblesse. En 1960-61, l’armée d’occupation comprenait 800.000 soldats (dont 100.000 présents en Algérie), en plus d’un million d’Européens installés dans notre pays. Cette communauté avait ses propres milices qui luttaient contre le peuple algérien. La constitution, le13 mai 1958 en France, d’un comité de Salut Public à l’instigation du général Massu, dans la même période, il y a eu la tragédie de Sakiet Sidi Youcef, en Tunisie. Le gouvernement français, a frappé le village tunisien, causant des milliers de victimes et provoquant une crise diplomatique. Les agresseurs, en souhaitant raser les bases installées de l’ALN, ont raté leur objectif, faisant payer à des paisibles populations le prix de leur folie sanguinaire. 

L’arrivée de de Gaulle devait correspondre au maintien de l’Algérie française

 
C’est dans ce contexte, que devait intervenir l’irruption de de Gaulle à qui il était demandé de maintenir “l’Algérie française”. De Gaulle aura comme les autres, essayé, sans y parvenir. Plus tard, c’est le groupe fasciste, regroupé dans la sinistre OAS qui voulait maintenir l’Algérie dans le giron de la France, sans réussir là aussi. 
Les contacts établis par les représentants de l’OAS avec M. Chawki Mostefai, représentant de la délégation provisoire installée au Rocher Noir, au lendemain du cessez-le-feu, eurent pour résultat, le rappel par le représentant algérien des dispositions contenues dans les Accords d’Evian qui prévoyaient des garanties accordées à la communauté française installée en Algérie, selon des conditions très précises. M.  Rédha Malek a rappelé que l’arrivée de De Gaulle au pouvoir en France, l’a été dans l’esprit des jusqu’aux-boutistes coloniaux pour faire plier la Révolution algérienne. De Gaulle effectivement avait défini son objectif qui était celui d’en finir avec la Révolution algérienne.


La paix des braves et les déboires français


Il proposa d’abord la paix des braves qui n’était pas autre qu’une réédition. A ce propos, l’éminent orateur rappela une anecdote relative au défunt président de l’Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat qui évoquait pour le compte de son pays de façon élogieuse, la paix des braves. Le dirigeant palestinien, avait bien entendu une autre vision de ce concept, alors qu’en réalité il ne signifiait pas autre chose que  « jetez les armes et rejoignez vos douars » avec l’ » assurance de ne pas voir pleuvoir d’éventuelles sanctions.

  

C’est cela qu’on voulait rappeler au défunt président Yasser Arafat. S’agissant de la proposition française, elle fut évidemment rejetée par les dirigeants de la Révolution comme cela était naturel. La paix des braves, ce n’était évidemment pas quelque chose de sérieux de la part du gouvernement colonial français, conclut M. Rédha Malek. De Gaulle a fini par comprendre cela avant de rabattre le rappel pour ouvrir d’autres négociations. Les dirigeants de la Révolution emprisonnés au château d’Aulnoy, en France, étaient des interlocuteurs, vous pouvez vous adresser à eux pour négocier, a-t-il été suggéré au gouvernement français. De Gaulle avait quelques scrupules à négocier avec des personnalités détenues. C’est alors les représentants de Grande-Bretagne qui rappellent à leurs collègues français que les Anglais ont bien négocié avec Gandhi, le dirigeant indien alors même qu’il était en détention, rappelle l’ancien chef du gouvernement.

 

Le plan Challe de sinistre mémoire

 
M. Rédha Malek en vient à évoquer les négociations secrètes de Melun. De Gaulle avait fait la proposition après avoir renforcé l’armée d’occupation, mis en place, le plan Challe, de sinistre mémoire, et la série d’opérations qui y figuraient (opérations “Jumelles”, “Pierres précieuses”, etc.). Ces opérations s’étalaient d’ouest en est du pays. C’est ainsi que tout en renforçant son potentiel militaire répressif en Algérie, le Chef de l’Etat français proposait des négociations. Les dirigeants de la Révolution ne se faisaient aucune illusion sur l’issue de ces négociations mais pensaient tout de même qu’elles pouvaient avoir une utilité en renforçant la représentativité de la Révolution algérienne au niveau international. 


Les honorables diplomates, Boumendjel et Benyahia, constituaient la délégation du FLN. L’éminent orateur a raconté alors dans le détail, de quelle façon les deux émissaires algériens se rendirent à la négociation après avoir refusé d’être transportés dans un avion militaire français et firent le choix d’emprunter un avion de ligne de Tunis Air. Les contacts n’ont pas abouti face à la mauvaise volonté des vis-à-vis français. En fait, les négociations ont été vides, fit remarquer M.Rédha Malek. 

 

L’Algérie algérienne l’autre désillusion de la colonisation

 
Ainsi fut mis en évidence, un autre concept celui de l’Algérie algérienne, qui devait susciter l’étonnement et la surprise des Algériens avant de se voir répondre que c’était l’équivalent du concept de la Normandie normande et de la Bretagne bretonne… En fait rien de sérieux. Les contacts de Melun auront duré 2 jours au total. Même si la rencontre ne s’est soldée par aucun résultat, la Révolution algérienne aura gagné entre-temps en notoriété et en crédibilité. Elle aura montré sa disponibilité à la négociation et au dialogue. Quelque temps après, relève M. Rédha Malek, Krim Belkacem qui s’était rendu à l’ONU devait rencontrer le dirigeant soviétique, Nikita Kroutchev, rencontre qui lui a été reprochée par les Français, avant de se voir répliquer par le dirigeant soviétique, que si le gouvernement français à travers ses représentants, acceptait de rencontrer des représentants du GPRA, on ne comprendrait pas très bien pourquoi les Soviétiques se refuseraient ce droit. 

La France isolée sur le plan international


En fait, le gouvernement français se trouvait isolé sur la scène internationale à propos de la question algérienne. L’ancien Chef du gouvernement en vient ensuite à rappeler les contacts établis par M. Boularouf, représentant du FLN en Suisse et à Rome, avec certaines personnalités suisses, dont M. Olivier Long qui a toujours manifesté beaucoup d’intérêt pour la lutte du peuple algérien. Le contact était pris également avec des représentants officiels de la Confédération helvétique. M. Olivier Long initia des contacts avec M. Louis Joxe, personnalité française. Tout cela mena à un premier contact secret à Lucerne, en février 1961 entre les émissaires algériens, MM. Boularouf et Boumendjel, pour la partie algérienne et Georges Pompidou pour la partie française. M. Georges Pompidou qui devient plus tard Chef d’Etat français était à ce moment-là, fondé de pouvoirs à la Banque Rothschild. Il était aussi un proche du général de Gaulle. C’est ce proche du Président français qui devait alors déclarer que la France n’a pas peur de l’indépendance de l’Algérie, mais il fallait mettre les conditions, soit l’Algérie moins le Sahara et moins aussi la base navale de Mers El Kebir. Inutile d’ajouter alors que tout cela a fait l’objet d’un rejet des représentants algériens. C’était l’époque où le concept d’autodétermination devait émerger. Puis vint Neuchâtel, et des contacts qui n’aboutirent pas comme ceux qui les ont précédés, vint ensuite le temps où de Gaulle proposa des négociations sans préalable. C’est ainsi que s’ouvrirent les négociations d’Evian. Il y eut Evian 1, en mai 1961. Evian fut choisie comme ville chevauchant sur la frontière franco-suisse. Elle fut le résultat d’un compromis entre les deux équipes de négociations, algérienne et française. Les Algériens avaient souhaité en effet que les négociations s’ouvrent sur terrain neutre. Ce fut l’Emir du Qatar qui offrit à la délégation algérienne sa résidence à Genève. Les Suisses ont mis à la disposition de la délégation algérienne un hélicoptère pour assurer leur transport au lieu de négociation. 

Evian 1 dura du 20 mai au 13 juin 1961.


 Tous les problèmes inhérents à la négociation ont été évoqués durant cette période, les bases françaises au Sahara (Reggane et Colomb-Béchar, selon l’appellation de l’époque pour cette dernière localité). Reggane était le centre d’essais nucléaires appelé pudiquement centre d’expériences scientifiques. Colomb-Béchar était le centre d’essais des fusées spatiales. De Gaulle note, M. Rédha Malek, avait beaucoup investi pour inclure la France dans le club très fermé de pays disposant de la bombe atomique. On leur demandait de partir, cela était difficile pour eux.

Avec Evian 1, nous n’avions pas beaucoup avancé. A l’époque, M. Rédha Malek souligne qu’il était porte-parole de la délégation du FLN. Je donnais tous les jours une conférence de presse, face à l’impasse des négociations de Gaulle avait donné ordre à la délégation française d’interrompre les discussions “Arrêtez-moi, ce disque, avait-il dit selon M.Rédha Malek.

 

En juillet 1961, nouvel appel de de Gaulle pour relancer les négociations, cet appel survenait à un moment de crise diplomatique entre la France et la Tunisie, après la demande du président Bourguiba, faite au gouvernement français d’évacuer la base de Bizerte. De Gaulle avait donné alors ordre à l’aviation française de bombarder la base. Résultat de cette expédition, 900 victimes innocentes tunisiennes. 

Oui à la négociation, mais avec un seul point à l’ordre du jour

 
Pour en revenir à la négociation avec la délégation algérienne, les dirigeants de la Révolution ont donné leur accord, mais la stratégie s’est affinée : ainsi un seul point à l’ordre du jour était proposé : celui de l’unité territoriale. S’agissant du Sahara, le gouvernement français reconnaît qu’il ne pouvait le garder, mais souhaitait qu’un accord de coopération soit conclu pour cette région. C’était une porte ouverte en faveur de la négociation, souligne M. Rédha Malek. M. Rédha Malek et Benyahia se rendirent à Bâle, en Suisse, pour s’assurer des déclarations de de Gaulle sur le Sahara. Des négociations s’ouvrirent aux Rousses, qui durèrent 10 jours. 

Reconnaissance de l’indépendance dans son intégralité

 
Le préalable de l’unité territoriale était de nouveau avancé par la délégation algérienne. L’accord de coopération ne posait pas de problèmes insurmontables. S’agissant de Mers El Kebir, il a été convenu d’un bail de 15 ans. Après l’indépendance, les Français évacuèrent la base au bout de cinq ans. 80.000 hommes y étaient en garnison. S’agissant de l’unité nationale, la tentative de la délégation française d’imposer une solution style habit d’arlequin (un habit bigarré fait de blanc, de rouge, de bleu) a échoué. Le peuple algérien ne constituait pas, comme la version française voulait l’imposer, plusieurs communautés, mais un seul peuple. S’agissant de la communauté française installée dans notre pays du fait de l’occupation de celui-ci, elle bénéficiait de garanties. L’Algérie était loin d’être une mosaïque, selon l’idée coloniale qu’on voulait répandre sur elle. Le point de vue de l’unité nationale a fini par s’imposer tout naturellement.


Le peuple algérien a son histoire, ses valeurs. Les Accords d’Evian aboutirent à la reconnaissance de l’indépendance totale du pays. Selon la déclaration générale liée aux Accords d’Evian, l’Algérie était libre de définir son régime social, sa diplomatie, sa défense, son économie, etc. 
 

L’unité du peuple et du territoire des pays colonisés, consacrés dans le cas algérien par les Accords d’Evian, demeurent “d’actualité”, car ces “principes” se trouvent, aujourd’hui, menacés, a estimé hier, à Alger le porte-parole de la délégation du GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) à Evian, M. Redha Malek. “Les réalisations du GPRA à Evian demeurent toujours d’actualité, en particulier, sur les volets liés à l’unité du peuple et du territoire algériens ainsi qu’à l’indépendance totale qui n’étaient pas pour les responsables de la Révolution négociable”, a souligné, M. Malek, lors d’une conférence organisée au Forum d’El Moudjahid à l’occasion de la célébration de 49e anniversaire du cessez-le-feu (19 mars 1962). Il s’agit, pour lui, de trois “principes” contenus dans les Accords d’Evian et qui se trouvent, aujourd’hui, a-t-il noté, menacés ailleurs. A ce sujet,M. Malek a cité la partition du Soudan, survenue récemment, avec la création d’un nouvel Etat dans sa partie sud et la menace de désintégration d’autres Etats africains du fait, a-t-il expliqué, de la mondialisation. M. Malek a rappelé, par ailleurs, que les négociations d’Evian ayant débouché sur l’indépendance totale de l’Algérie, “s’étaient déroulées dans un contexte marqué par un mouvement mondial pour la décolonisation” qui a connu, a-t-il dit, son point culminant avec la Révolution algérienne. L’ancien chef du gouvernement a insisté, en outre, sur le fait que “le GPRA n’a jamais accepté d’engager des négociations avec les autorités coloniales, tout en arrêtant l’activité militaire sur le terrain”. Il a rendu, à ce propos, hommage au peuple algérien qui a fait preuve, a-t-il souligné, “d’une grande patience” pour voir ces négociations aboutir à l’indépendance. Par ailleurs, M. Malek est revenu sur les différentes étapes des négociations entres les deux parties, dès le début de l’année 1955 jusqu’à Melun en juin 1960, en insistant sur les raisons de ces échecs répétés. Pour lui, ces négociations buttaient sur l’intransigeance du GPRA sur les questions liées au “Sahara algérien, au statut de la minorité européenne et à l’unité du peuple algérien ainsi qu’au statut de la base militaire aéronavale de Mers El Kebir”. Il a expliqué, en outre, qu’il y avait deux rounds de négociations à Evian, à savoir, a-t-il précisé, Evian I (du 20 mai à 13 juin 1961) et Evian II (à partir de septembre 1961). Ces deux rounds devaient déboucher sur la signature des Accords, donnant naissance à la République algérienne indépendante.  L’ancien négociateur a restitué avec beaucoup de pertinence, les grands moments d’une période où le combat héroïque du peuple algérien à travers son avant-garde, le FLN et l’ALN, s’était mêlé à une action diplomatique qui a révélé au monde, des personnalités de grande culture qui se sont révélées de redoutables négociateurs face à une partie coloniale française qui avait organisé sa stratégie d’attaque dans une sorte de fuite en avant qui a fini par la mener dans une impasse, pour reconnaître finalement une réalité, celle de l’indépendance d’un pays, une personnalité et une dignité retrouvées pour un peuple, le peuple algérien, entré par la grande porte dans l’histoire universelle des fruits de son combat. M. Rédha Malek, évoquant les Accords d’Evian, a relevé qu’il y a un certain nombre d’éléments qu’il se proposait d’annoncer au cours d’une magistrale démonstration et qui peuvent, disait-il, éclairer notre situation, même actuelle. 

La Rédaction

Mardi 5 Juillet 2011 - 10:38