La jeune littérature ou l’envers des 50 ans d’indépendance

05/10/2014 22:27

 

La jeune littérature ou l’envers des 50 ans d’indépendance
Le zaïm, le colonel, le gouverneur et les GIA

  Tarik Tarouche

Dans Le Glissement, roman traduit de l’arabe ("El Inzilaq") vers le français par Mussa Acherchour (Ed. Marinoor, 1998), premier roman de l’écrivain et journaliste Hamid Abdelkder, le personnage principal, Abdellah El-Hamel, est menacé de mort par les terroristes, hanté par la peur de mourir d’un coup de sabre comme son grand-père laissé pour mort, blessé de coups de hache dans le dos pour avoir refusé de voir ses terres nationalisées par la Révolution agraire du colonel : "En 1973, je m’opposai à la nationalisation des terres de mes ancêtres. J’ai tenu tête au chef du parti, lequel, m’a, à deux tentatives, planté sa hache dans le dos."

Deux récits s’emboîtent et évoluent en parallèle dans leur tragédie respective. Le premier écrit à la première personne est celui du journaliste qui a quitté pour des raisons sécuritaires son domicile familial, Saint Cloud, petite bourgade maritime dans la banlieue ouest d’Alger pour se réfugier dans un hôtel miteux de la capitale. Le plus souvent, il est reclus dans sa chambre, ses nuits sont peuplées de cauchemars : il est spectateur de sa propre mort, décapité par les terroristes qui lui ont adressé une lettre de menace de mort à la rédaction de son journal. Il erre dans la capitale comme pour échapper à ses assassins.

Dans sa quête d’une explication à l’horreur dont il est à la fois la victime et le témoin, il évoque ses années d’enfance passées avec son grand-père à Saint Cloud, petit bourg maritime à l’ouest d’Alger : "Le bon vieux temps ! Il lui revient très agréable, exquis, incarné par la seule personne de son grand-père qui lui faisait faire des rêves, lui fait adorer la mer, la poésie et la vie."

Mais le grand-père n’a pas que des contes merveilleux à lui raconter. L’aïeul a été lui aussi victime des parrains du "zaïm" des trois premières années de l’indépendance du pays, du "colonel" auteur du coup d’Etat et du "gouverneur" qui voulait assurer sa réélection à la tête du pays en pactisant avec les islamistes avant d’être forcé à quitter le pouvoir au lendemain de la révolte du 5 Octobre 1988. L’aïeul, lettré, amoureux de la poésie et de la mer qu’il a inoculé à son petit-fils qui, en quelque sorte, est le gardien de sa mémoire, a vécu ces périodes clé de l’histoire de l’indépendance du pays et son petit-fils, l’acteur et le narrateur, entrecoupe la narration de son propre drame, par des flash-backs remontant aux origines historiques du mal par la voix de l’aïeul qui raconte sa jeunesse en France au temps du PPA, les luttes intestines des partis nationalistes et les dérives des prises de pouvoir dans les complots, la torture, les assassinats des régimes dictatoriaux dès l’indépendance du pays.

S’opère alors ce glissement, un double dérapage : celui d’une indépendance confisquée qui a vu la guerre de libération nationale produire des régimes dictatoriaux de la postindépendance s’appuyant sur la révolte d’Octobre 1988 détournée au profit de l’islamisme politique et de ses bras armés.

Le glissement dont il s’agit dans ce roman opère des va-et-vient entre l’histoire du nationalisme algérien par la bouche de l’aïeule et la décennie noire dans laquelle le narrateur journaliste tutoie la mort violente, perd ses repères, erre dans la capitale, fuyant sans cesse le danger, le cauchemar lancinant de mourir égorgé :

"Sa mort continue toujours à le hanter. Tout ce qu’il souhaite faire maintenant, c’est de mourir de cette belle mort naturelle, portée par les archanges dans un linceul immaculé. Il hurle de nouveau. Ses bourreaux se confinent dans leur silence. L’homme au long couteau, le plus petit d’entre eux, lui pose son pied gauche sur le ventre. Se penche doucement sur lui et lui passe le couteau sur la gorge (…) Son bourreau marmonne des choses invraisemblables. Il crie : Allah Akbar ! Il passe le couteau sans sourciller. Le sang gicle sur sa chemise bleue. Il esquisse alors un large sourire narquois puis se lance dans des rires hystériques, on dirait un vrai primitif… Le corps baigne dans le sang confondu dans la boue. Ses assassins pouffent de rire avant de disparaître dans le ténèbres. A cet instant-là, il se réveille en sursaut et se retrouve seul dans sa chambre noyée dans le noir."

Le narrateur Abdellah El-Hamel, comme son nom l’indique, erre dans la capitale, Alger, entre le bureau de son journal et les planques pour échapper à "l’homme au couteau" des GIA. Dans son journal intime et de l’urgence, il remonte aux origines du mal par le récit de son grand-père sur l’Algérie des premières années de l’indépendance…

Tarik Tarouche, une mémoire en lambeaux

Dans son roman Schyzos, petites histoires de gens lambda, Tarik Taouche peint une galerie de personnages désaxés par le drame collectif de l’Algérie des années 1990 et par une tragédie intime qui n’en est pas exempte…

Le passé récent ressurgit en eux presque à leur insu avec ses séquelles, ses traumatismes, ses angoisses et ses névroses. Pourtant, les protagonistes sont jeunes et ne souffrent d’aucune pathologie mentale; ils font partie de ces "petites gens lambda" des quartiers populaires de la capitale, Alger, décrite, ici, sous les traits nervaliens, hallucinatoires de ses lieux d’enfermements. Telle la vivent ces êtres de solitude, emportés dans les dédales de leur mémoire et ils n’ont d’identité que celle-là. Trois récits sortent du lot et constituent l’ossature d’une analyse introspective des personnages qu’ils mettent en scène.

Dans la nouvelle "Sous les pales", c’est un jeune couple, Selma et Fouad, comme il s’en trouve de plus communs dans la cité algéroise, qui revisite un restaurant chic de la capitale où ils s’apprêtaient à fêter leurs fiançailles quand la déflagration d’une bombe déchiquette leur bonheur et leur rêve de voyages. Ils échappent physiquement à l’attentat mais les séquelles psychologiques sont profondes. Ils décident de revenir sur le lieu du drame qui fut, l’espace d’un instant fugace, promesse de bonheur. Ce n’est plus que murs effondrés, un amas de pierres, de débris de tables, de morceaux de nappes rouges. Ils sont dans ce chaos et s’efforcent de revivre leur passé, leurs mutuelles promesses, les voyages imaginés, mais c’est l’horreur qu’ils revoient dans toute son ampleur. Des fragments de souvenirs heureux se mêlent aux lambeaux de corps humains. Le récit froid de l’attentat s’oppose aux réminiscences romantiques du jeune couple rescapé.

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Le Matin DZ | 16/01/2012

"Les sens interdits" de Mourad Djebel est un roman labyrinthique.

Mourad Djedel, à gauche

Ce roman emprunte ses chaos syntaxiques aux précipices de la ville du Rocher où se déroule, s’enroule plutôt, un récit fragmenté, avec ses résonances katébiennes, sur la répression sanglante des révoltes estudiantines de 1986 à Constantine…
A la recherche d'une Algérie massacrée...
Par sa proximité avec l’histoire contemporaine de l’Algérie urbaine, principalement les révoltes estudiantines de novembre 1986 à Constantine réprimées dans le sang et l’insurrection islamiste de 1991, prémisses de l’Horreur de la décennie 1990 et des années d’après, les deux dates, mises en majuscule et s’entrechoquant, ce roman, en abîme, se prête difficilement à un résumé de l’histoire, tant celle-ci s’embrouille dans des télescopages spatiotemporels, d’emboitements d’épisodes où le passé et le présent s’enchevêtrent et le lecteur, lui-même dérouté, doit sans cesse reconstituer la trame, remonter le cours du temps, rétablir les liens, reconstituer les espaces pour suivre et poursuivre la trace des personnages qui, eux aussi, n’ont de dialogues que des bris de réparties, des propos qui donnent le vertige par leur brièveté, leur mal de dire.
Larbi, Nabile, Yasmina et Maroued - le narrateur principal - sont de jeunes amis étudiants universitaires qui, après avoir vécu la tragédie de 1986, se retrouvent piégés dans la foule en délire des insurgés islamistes de juin 1991 qui gronde dans la ville du Rocher. Cette scène d’une extrême violence, qui fait écho à une autre toute aussi violente, l’agression de Maroued un au auparavant, traverse, en fragments, les quatre parties qui subdivisent artificiellement le récit.

Rachid Mokhtari

Pour lire l'article intégralement : https://www.freealgerie.com/debat-du-jour/253-la-jeune-litterature-algerienne-ou-lenvers-du-cinquantenaire-de-lindependance-ii.html

Source : https://www.lematindz.net/news/7230-la-jeune-litterature-ou-lenvers-des-50-ans-dindependance.html

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Maraya el khawf, de Hamid Abdelkader   

Jeudi 29 Novembre 2007 -- Son premier roman, le Glissement, a esquissé la quête et les interrogations d’un auteur qui a vécu dans le feu de l’action la tempête d’un pays traversé par toutes les crises. Les questions le hantant gardent leurs authenticités et invitent, pour ainsi dire, à une réelle réflexion.
Dans sa démarche d’auteur abreuvé dans la source de l’histoire et de la politique, Hamid Abdelkader propose l’exploration d’une époque en pleine ébullition avec une écriture taillée au scalpel caractérisée par le détail subtil et la minutie. Son dernier roman, Maraya el khawf, n’a pas remanié le paysage de l’horreur (comme son titre l’indique) et du chaos qui frappent la ville de Saint-Cloud, et semble, à la première lecture, signer un palimpseste où la déchéance prend la part du lion et la respiration l’instant d’une lecture :«Ecorché vif, je quêtais le bonheur dans les livres. Je m’y recroquevillais», écrit-il.
Son premier personnage du premier-né, Abdellah El Hamel, symbole du désespoir et de l’errance de toute une génération foudroyée en plein envol, dira l’éternel Djaout, retrace la vie accablante d’un journaliste menacé de mort par l’inquisition. «La présence lancinante de la mort le terrifie, le jette dans la gueule du danger», une horreur qui le dépouille de tout allant jusqu’au terrassement. Exilé d’une ville qui faisait rêver à l’écoute d’un brin de chant du cardinal El Anka, il ne trouvait de vie que dans les livres, et même l’amour qu’il croyait le soustraire de toutes ces misères déserte cette île du précipice en s’éteignant dans l’âtre, vaincu par l’empire des ténèbres, et une certaine frigidité (la scène de l’hôtel, l’image poignante de Maryam voulant être protégée et la fuite du personnage) désormais contamine les gens qui y vivent.
Ecrit dans une langue limpide, sous la forme d’un long monologue, ponctué de souvenirs, ce texte annonce la naissance d’un écrivain. Avec son dernier roman, Maraya el khawf, après un recueil de nouvelles Hikayat malakof el hazina, et des ouvrages historiques, l’auteur perpétue cette quête initiale en interrogeant la société sous un double regard, celui de son propre vécu immédiat ou lointain, donc de la mémoire, et celui de l’histoire.
Ciselé dans une langue claire, un style concis et direct, ce livre investit une époque essentielle de l’histoire en secouant les crasses qu’imprime le cyclone. Né du chaos, le livre s’ouvre sur une date fort symbolique (2 décembre 1990) et le doute avec une note de poésie : «Est-ce que je rencontre ma bien-aimée Nazili, pour que s’essouffle ma douleur et s’oublie la ruine» ? Et s’achève sur un cauchemar : «Un homme horrible, un nabot, au ventre gonflé, portant des habits de là-bas, porte un sac d’argent, en hâte, les gens du quartier sont restés étonnés, ils se tournèrent vers cet homme, ils avaient peur. Enfin, dans le rêve, j’ai vu finir le temps de corbeaux et renaître le temps des richards».
Tout au long du roman, l’éclaboussure revient en signant la morosité d’une époque où aimer était proscrit, rêver, une invitation à l’enfer ; cette séquence du texte, qui montre un avorton à peine barbu imposer et même menacer un couple dans la promiscuité d’un bus chancelant, met le doigt sur une vive plaie : «Quand on instaurera notre République, on déchiquettera ton corps et le jettera dans le feu.» Et être jeune signifiait la proie des plus sauvages fléaux, comme le montre bien cette phrase : «Les rues de la ville effritée abritaient les enfants de l’asphalte, de la misère. Et ils sont prêts à tout vendre pour une bouffée de kif.» Et ce désarroi s’exprime aussi dans l’enchevêtrement des éléments constitutifs de l’histoire où une trame trouve une difficulté à féconder l’espace.
Cette page sombre de l’histoire, dont l’ombre couvre certains faits, certaines vérités qu’il faudra un jour vomir face à la culture de l’amnésie qui prend de plus en plus un statut de constante en tirant du gouffre, de la traversée de l’enfer les voix d’une frange ceinturée par l’horreur.
Une histoire d’amour qui se solda par une effroyable rupture, poussée par son frère, nouvellement tombé dans l’abîme fasciste, Nazili, sa bien-aimée, désarma en obéissant à l’ordre familial incarné par son frère, et Zinou retrouve à la fois la solitude et la blessure d’une ville bouffée par des insectes fous. Il rêva de littérature en écoutant la musique et reconstruisant une mémoire au bout de l’essoufflement, d’abord celle de ses grands-parents, dont la mort du grand-père affecte Zinou : «Depuis la mort de mon grand-père, voilà cinq ans, ma vie est chamboulée dans la douleur, son absence mettra désormais ma vie en danger. Il n’y aura plus personne pour m’indiquer le chemin à suivre», écrit-il.
Et à travers lesquels il jette un regard critique sur la guerre et l’après-guerre, souvent mythifiée ou dépouillée de l’essentiel, il dissipa ainsi des non-dits, l’histoire d’humbles gens écrasés par l’arrogance d’une meute, l’expropriation du pays par une gent pressée par le trône et le gain ; des parents qui n’échapperont pas au modèle classique d’une société en pleine stagnation, une famille déchiquetée, un père déçu par les moissons d’acier de la Toussaint pour reprendre un magnifique titre de Mourad Bourboune, qui retrouve la sérénité en mer, et d’une mère généreuse qui lutte pour élever ses enfants, tout en jetant un œil à sa génération qui a voulu posséder Dieu. Licencié en droit, Zinou erre dans la ville sans songer à rien, sinon aux livres pour devenir écrivain et à son amour déchu. Seule la mer le console. Il s’y réfugie.
Le roman imbrique différents segments de l’histoire et de la mémoire, il croise ainsi une certaine vision restée cachée du pays. Révision de l’histoire officielle, désacralisation de certaines figures au passé bigle, des histoires de corruption et d’affaires, un regard authentique sur la réalité et sur les nouveaux richards qui ont envahi la ville, la tchippa, dira Sadek Aïssat. La rougeole des temps modernes a jeté l’homme dans de terribles cataclysmes. «J’ai vu les gens se muer ces dernières années, contaminés par l’argent», écrit-il.
Touffu de références littéraires et musicales, dont l’architecture (les dates par exemple) est un clin d’œil à l’écrivain américain William Faulkner (le Bruit et la Fureur). Les noms de Paul Auster, de Miller, d’Hemingway, de Fitzgerald, le jazz trouvent un espace dans le corps du texte, mais également l’écrivain espagnol Goytisolo, dont la phrase poignante qu’il jettera à son pays d’une colline marqua aussi bien tout ceux qui, au nom de l’amour, ont porté leur pays comme écharde.
Cette écriture rappelle si bien le réalisme critique de l’Espagnol Goytisolo qui évoque le désenchantement et la perte de la jeunesse espagnole ; les enfants de la guerre et la voix de Naguib Mahfouz traversant les quartiers populaires du Caire portent la voix d’un peuple cousu par l’imbécillité dictatoriale d’un régime modèle de toutes les lâchetés.
Après cette lancinante question qui clôt la nouvelle de Djaout, la Mort de quelqu’un, Demain sera-t-il plus beau, ou encore la question prémonitoire de son dernier roman, le Dernier été de la raison, le printemps reviendra-t-il ? La question reste d’une magnifique lucidité et d’une brûlante actualité. Le pays sera-t-il vivable ? Difficilement, tant que la tchippa commande.
 
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Maraya el khawf, de Hamid Abdelkader

Samedi 21 juillet 2007 -- Le journaliste Hamid Abdelkader vient de publier son dernier ouvrage intitulé Maraya el khawf (les miroirs de la peur). Il a déjà à son actif plusieurs ouvrages en histoire et littérature. Ce livre édité chez l’édition Chihab, dans le cadre de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe 2007, est son premier roman.
Il l’a écrit sous une forme d’une chronique : pour chaque chapitre, une date précise. C’est avec un arabe très fluide et épuré que le narrateur, à la première personne du singulier «je», nous narre les moments les plus angoissants de son existence.
La trame de l’histoire commence le 2 décembre 1990 et finit avec le troisième et dernier chapitre en mars 2004/novembre 2005. Le personnage commence par une interrogation : «Vais-je rencontrer Nazli pour apaiser ma tristesse et oublier la destruction autour de moi ?» Il continue son récit en racontant tous les cris des gens qu’il avait entendus ce mois de décembre à Bab El-Oued.
Ce livre fait partie de ces romans qui témoignent de la période bouleversante qu’a connue notre pays depuis les années 1990. D’ailleurs, tout au long de ce livre, 190 pages, le narrateur ne raconte que les moments les plus sombres de cette période.
Même s’il veut oublier son entourage et vivre son histoire d’amour en attendant sa dulcinée, il y a des choses qui se passent et qui échappent totalement à son contrôle «après le renversement, il s’est passé des choses qui ont plongé le quartier dans un chagrin insoutenable.
L’incertitude du lendemain les avaient complètement paralysés». Il se lamente sur son sort, sur son devenir : «Je ne suis pas devenu cet écrivain que je rêvais d’être. Le temps n’est plus celui de l’écrivain. Ce n’est même pas celui de la réalité, c’est celui du cauchemar.» Il montre aussi le combat que mènent les femmes dans une société archaïque : «Couvre-toi espèce de désinvolte.
Le jour où nous aurons le pouvoir, nous te décapiterons morceau par morceau et nous te jetterons dans le feu.» Cet ouvrage fait-il partie aussi de cette littérature que nous appelons d’urgence ? Est-il une thérapie de ce journaliste qui a vécu en direct les moments les plus atroces de notre pays ? Est-il un témoignage ou une simple fiction ? Toutes ces questions vous pourrez les posées à l’écrivain lors de la rencontre qu’il animera après-demain à partir de 14h à la libraire Chihab, 10, boulevard Brahim-Gherfaa, Bab El-Oued.

Maraya el khawf, de Hamid Abdelkader : Cent quatre-vingt-dix pages d’horreur

 

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