Le colonel Amirouche vu par … Si Hadj Abdenour

20/03/2017 18:19

 

Le colonel Amirouche vu par …

Témoignage d’un agent de liaison de Wilaya Briki Said dit « Saïd Atotah » sur le colonel Amirouche

Si Hadj Abdenour : Quel est ton nom

Briki : Briki Said dit Said “Atotah”

Si Hadj Abdenour : ton village ?

Briki : Makouda

Si Hadj Abdenour : que sais-tu de Amirouche ?

Briki : je le connais, j’ai eu à lui livrer des messages, des lettres, a plusieurs reprises. A partir de la zone 4, commandée par Moh Nachid.

Si Hadj Abdenour : que sais tu de Amirouche

Briki : Amirouche, une silhouette effilée, un homme infatigable qui ne dort pas ou presque

Si Hadj Abdenour : on dit de lui que c'est un dur.

Briki : un dur certes, mais un homme juste. Il est très compatissant. C’est lui-même en personne qui prépare à manger pour les djounouds, quand la nourriture se fait rare dans les maquis. Il préparait des mets kabyles : galette, boulettes, beignets et autres spécialités culinaires ancestrales.

Si Hadj Abdenour :  Il vous prépare a manger ?

Briki : Oui, quand tout le monde est fatigué, épuisés les djounouds ne peuvent plus resister au sommeil, Amirouche toujours éveillé, toujours en forme, prépare quoique très succinctement avec très peu d’ingrédients, des mets kabyles pour les djounouds. Oui, quand tout le monde est fatigué, dort épuisé , il ne reste plus que Amirouche  pour continuer à activer. Il lui arrive de faire le guetteur jusqu’à une heure avancée de la nuit.

Si Hadj Abdenour : Mr. Briki, avez-vous eu des occasions d'accompagner Amirouche dans ses deplacements ? 

Briki : Nous avions eu à l’escorter. Une fois, je me souviens de l'avoir accompagné en escorte depuis les Allalen (oued Ksari) sur le trajet le menant au PC  de wilaya. Nous étions 4.  Amirouche  était flanqué de son garde du corps et deux soldats A.L.N qui assuraient sa protection rapprochée. arrivés à Boghni, une autre liaison s'en chargera pour prendre le relai.

Je me souviens, alors que j'avais pris la tête de fil de l'escorte, Amirouche me saisit par le bras et d'un geste, preste, énergique, j'allais dire presque violent,   me projeta à quelques mètres pour m’écarter de son passage en me disant : " Est-ce à toi d'assurer ma protection !? ne refais plus çà! mets-toi vite derrière moi!".

Si Hadj Abdenour:: on sait qu'Amirouche ne se laissait jamais devancer. Sa sécurité et celle de ses soldats est sa préoccupation personnelle.