Le marché parallèle des changes

16/09/2014 19:41

 

Le marché parallèle des changes

 

  AUTEUR: M. NIAR

Un citoyen du monde- né à Nédroma..Algérie.. marié et père de 5 enfants... ancien chroniqueur..éditorialiste..rédacteur en chef.(hebdomadaire socio-culturel) de formation bilingue:français-arabe études sup.socio.et littér.française stage de formation à l'institut du journalisme ancien scout et enseignant. Ancien membre de l'association "Phénicia" -Oran- pour la protection de la mer. une vie riche en événements, avec des hauts et des bas, comme beaucoup de gens de ce monde. Au cours de ma vie, j'ai toujours essayé d'être vrai et juste le plus possible .

Le marché parallèle des devises est florissant en Algérie

Quand les émigrés alimentent l’informel

Tout le monde sait que ces courtiers d’une «Bourse» d’un autre genre ne sont que façade, qu’ils sont alimentés par les barons qui eux sont soutenus par les bonnets de l’Etat.
Il est connu de tous que notre diaspora participe d’une matière directe à l’activité économique nationale. L’appui de «nos émigrés» est la source d’activité et création de richesses dans différents domaines. Il serait, d’ailleurs, intéressant d’en évaluer l’impact sur l’économie nationale. Sauf qu’à l’image d’autres secteurs, cet apport, en plus d’être mal apprécié, mal rentabilisé institutionnellement, suit des sentiers parallèles qui échappent à toute forme d’organisation ou de contrôle qui auraient pu optimiser son apport au profit de la collectivité au lieu de servir des intérêts occultes et soutenir ainsi une économie souterraine. Le marché de la devise est à ce titre édifiant. D’aucuns constatent l’incapacité de notre système financier, nos institutions bancaires à se hisser aux nouvelles exigences d’une économie de marché et de soutien à l’investissement. C’est sans doute ce blocage qui alimente le marché informel de la devise et par la même occasion la saignée de l’économie et la finance nationale. Quand l’ex-ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia déclarait «qu’il ne fallait pas éradiquer le marché informel des devises du square Port-Saïd sous prétexte que les citoyens y trouvaient leur compte». On en a, là, l’expression officielle d’un environnement politique qui ne peut favoriser aucune dynamique d’investissement étranger. Plutôt «l’encouragement» d’une pratique illicite et frauduleuse au vu et au su de tout le monde». Le square Port-Saïd en est l’arène d’une «banque» à ciel ouvert de trafic de devises sous les regards des «spectateurs impuissants» ou complices des pouvoirs publics. Il doit y avoir suffisamment d’intérêts occultes et personnels en jeu pour que cette situation perdure et surtout ne suscite aucune alerte. En revanche, il est aisé de constater la mobilisation des forces de sécurité pour chasser et courir derrière, parfois, des «badauds» et autres «commerçants à la sauvette» squattant des trottoirs. Et pourtant, nos voisins, tunisiens et marocains, ont réussi à organiser leur diaspora pour en faire de leur apport un soutien à leur économie locale. Ce que nous n’avons toujours pas réussi à faire alors que nous possédons de plus meilleurs atouts. C’est aussi cela le retard que prend le pays dans une quête de positionnement politique et économique régionale. Il est clair que pour parler de la «Bourse» informelle, il faut remonter aux pontes qui sont derrière. Voir ces jeunes hommes brandissant des liasses de devises et de dinars, interpelle à plus d’un titre. Comment peuvent-ils vaquer à leur commerce sans être inquiétés par la police qui d’ailleurs n’est pas loin, à croire qu’elle est là pour les protéger. Bref, tout le monde sait que ces courtiers d’une Bourse, d’un autre genre ne sont que façade, qu’ils sont alimentés par les barons qui, eux, sont soutenus par les bonnets de l’Etat. Le gouvernement au lieu de régulariser le marché des devises en créant des bureaux de change, comme c’est le cas chez nos voisins, encourage le marché noir de la devise, car ces pontes trouvent leurs comptes. Ils s’enrichissent sur le dos du peuple. Quand on part en voyage, outre l’allocation devise – dérisoire au passage – on est dans l’obligation d’acheter de la devise au marché noir, contribuant malgré nous à la croissance de cette «Bourse» informelle. On ne peut pas voyager à l’étranger avec nos dinars vu que notre monnaie ne vaut rien, car dévaluée.* L’Expression-Mardi 03 Decembre 2013

L’argent d’El Khaddafi circule au Square Port Said-Alger

Dernièrement, d’autres personnes détentrices de devises, ont investi le circuit du marché parallèle, tel les Libyens, les Syriens et les Tunisiens.

Le marché parallèle de la devise n’est pas prêt de disparaître. Le ministre des finances, Karim Djoudi, le puissant ministre des finances déclarait devant les députés:  » Le gouvernement va combattre le marché informel de la devise.
La loi ne permet pas l’existence d’un marché parallèle de la devise  » ajoutant sur le même ton:  » dans l’économie, il existe un marché officiel. Il n’y a pas de place pour le marché noir « .
En fait , Karim Djoudi sait très bien que c’est son collègue de l’intérieur Daho Ould Kablia qui a raison et qui a bien résumé le sentiment général en soutenant que le marché parallèle du change ne doit pas être interdit car les  » citoyens y trouvent leur compte « 
Par cette affirmation en forme d’aveu, M. Ould Kablia est même encore au dessous de la vérité. Dans l’état de fonctionnement et d’organisation actuels du système financier algérien, on peut soutenir sans aucune exagération que le marché noir de la devise est aujourd’hui une activité de salubrité publique.
Le marché se porte bien, grâce ou à cause, c’est selon, des importateurs et hommes d’affaires qui s’alimentent souvent, ditil, du côté du Port Saïd pour réaliser les transactions avec leurs fournisseurs étrangers.
Le montant officiel de change dont ils ont droit annuellement n’est pas suffisant, soutiennent- ils dans des forums, pour honorer leurs factures liées aux commandes d’importation.
« Veuillez inscrire dans votre papier que nous ne sommes que de simples préposés qui travaillent pour le compte des propriétaires de l’argent qui sont souvent loin d’Alger. Nous sommes en quelque sorte de simples vendeurs de l’argent des riches, mais pas des cambistes dans le vrai sens du mot  » explique-t-il le rôle d’intermédiaires qu’ils jouent dans ce marché noir où s’échangent, dit-il, des millions d’euros chaque jour.
« Quand un client demande une forte somme d’euros et qu’il négocie le taux à la baisse, nous sommes obligés d’appeler notre interlocuteur pour avoir son avis, s’il accepte ou non la transaction avec le taux proposé par le client  » selon la procédure de négociations à distance.
Un grand nombre de détenteurs de l’argent n’habitent pas à Alger, mais à l’intérieur du pays ; dernièrement, d’autres personnes ont investi le circuit tel les Libyens, les Syriens et les Tunisiens.
En effet, après la chute des régimes Arabes, une grande quantité de devises circule et d’après des initiés de la place, l’argent du régime Khaddafi circule à outrance. Les chiffres avancés par les uns et les autres s’élèvent à des dizaines de millions de dollars. C’est une Bourse à ciel ouvert, mais non soumise aux contraintes fiscales et au contrôle de change.
Les transactions se font souvent dans un véhicule stationné dans les ruelles adjacentes, entre la rue de la Liberté et la rue Abane Ramdane, pas loin de l’ex Cour d’Alger. D’où proviennent alors toutes ces centaines de milliers d’euros qui se négocient, tous les jours, au vu et au su de tout le monde, au square Port Saïd. * La Tribune des Lecteurs-23.05.2013.

Suscitée par Ould Kablia

Polémique sur le marché parallèle des devises

* Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a estimé à propos du «change informel des devises en Algérie», que c’est «tout le monde qui trouve son compte dans cette affaire» d’autant plus, a-t-il ajouté, que «le change au niveau informel obéit aux fluctuations du marché». Il n’est pas écarté que l’APN interpelle le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, sur cette question lors de son prochain passage au Parlement.
Le marché parallèle de la devise en Algérie est une réalité mais demeure visà- vis de la loi illégal. Cependant, dans sa guerre déclarée contre l’informel, le gouvernement Sellal ne s’attaque pas aux barons de la devise mais quand un membre de l’Exécutif dit publiquement qu’il n’y a pas de raison d’interdire cette activité, des interrogations s’imposent.
Il est à noter que selon des experts en économie et la finance, «le change non officiel de la devise facilite le blanchiment d’argent à grande échelle». Dans ce cadre, il n’est pas écarté que l’APN interpelle le gouverneur de la banque d’Algérie, Mohamed Lakscaci, sur ce marché lors de son prochain passage au Parlement pour présenter son rapport.
C’est ce qui a été indiqué hier par le président de la Commission des finances, Mahi Khelil. Samedi dernier, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a estimé en réponse sur le «change informel des devises en Algérie», que c’est «tout le monde qui trouve son compte dans cette affaire» d’autant plus, a-t-il ajouté, que «le change au niveau informel obéit aux fluctuations du marché».
Devant les responsables locaux réunis avec la présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, il dira : «Je ne vois pas d’inconvénient à ce que le change informel soit supprimé ou laissé.
C’est une activité illégale certes, mais comme les intervenants sont identifiés, ils peuvent prémunir contre la fausse monnaie, en dinars ou en euros», a ajouté Ould Kablia. Enfin, il a indiqué que c’est «facile de le combattre car les intervenants dans ce circuit sont connus et identifiés», qualifiant, par ailleurs le problème de «mineur».
Cet avis de ministre de l’Intérieur n’est pas partagé par le président de la Commission des finances et du budget de l’APN, Mahi Khelil, qui a déclaré hier «tout ce qui n’est pas légal doit être interdit». S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, ce parlementaire a souligné : «Un arsenal juridique existe pour lutter contre le blanchiment d’argent.
Aux services concernés d’appliquer ces textes», a expliqué Mahi Khelil. S’agissant du rôle du Parlement notamment le contrôle de l’action du gouvernement et les dépenses publiques, M. Khelil a indiqué que lors de la précédente législature, des ministres ont été interpellés pour que les erreurs relevées par la Cour des comptes «ne se reproduisent plus», a-t-il dit.
Il est à noter qu’en matière de législation, il y a eu «l’instruction 08/96» datant du 18 décembre 1996, qui fixe les modalités d’ouverture de bureaux de change. A cet effet, cette instruction dispose que «la Banque d’Algérie donne son autorisation à l’ouverture d’un bureau de change après étude de dossier ».
Par ailleurs, «les bureaux de change peuvent effectuer des opérations d’achat et de vente, contre monnaie nationale, devises et chèques de voyage libellés en monnaie étrangère librement convertibles auprès des non-résidents ». Selon la même instruction «les bureaux de change, selon les dispositions de l’instruction, sont soumis à l’obligation d’afficher les cours des monnaies qu’ils échangent.
Ils sont autorisés à percevoir, comme il se fait un peu partout, une commission sur les transactions qu’ils effectuent et les oblige également à afficher le taux de la commission». De leur coté, «les banques et les établissements financiers sont aussi autorisés à créer des bureaux de change ». Il est à rappeler que l’instruction de 1996 a été complétée en mars 97, laquelle autorise le traitement des opérations du commerce extérieur et le change manuel de devises.
Sur le terrain, le marché parallèle de la devise ou bien le Square Port Saïd, le taux de change pratiqué est plus élevé que celui proposé par les banques; d’ailleurs celles-ci proposent à environ «100 DA la vente ou l’achat d’un euro, alors qu’au Square Port Saïd, le taux est à 150 DA pour un euro» nous dira un fidèle du marché informel de la devise, donc, on ignore à qui profite réellement cette activité «illégale ». *23 Octobre 2012-Le jour d’Algérie

*Quel change ?

Deux raisons principales semblent nourrir cette tendance : d’un côté, l’absence d’un réseau d’agences de change comme en Tunisie ou au Maroc, de l’autre, le pourcentage imposé en dinar pour tout retrait de devises. Ce qui encourage la méfiance vis-à-vis des banques et pousse vers le marché parallèle, que laissent faire les autorités du pays.
Les émigrés algériens ont transféré, en 2010, plus de 2 milliards de dollars.
Le chiffre est assez surprenant pour deux raisons essentielles intimement liées. Cela révèle une mutation dans le comportement de l’émigré algérien et dans son rapport à l’argent qu’il gagne.
Pour les premières générations d’émigrants poussés par la pauvreté, l’équation était différente.
Il s’agissait de se sacrifier pour sa famille laissée au pays. L’émigré s’acquitte de l’ardoise annuelle de sa famille une fois rentré au pays pour ses vacances. Le transfert se fait en dehors de tout circuit bancaire. Ce rapport n’évoluera pas totalement avec l’apparition des réseaux de transfert ou, timidement, l’émigré assimilant ses devises au prix de son sacrifice.
Au lieu d’une injection dans le réseau bancaire pour le besoin de transfert, on opte sans hésitation pour le circuit informel avec une nuée de cambistes à travers toutes les régions du pays.
Des boutiques, spécialisées dans le change parallèle, sont apparues pour combler le retard des institutions censées être mises en place dans ce but.
Souvent le change est effectué par téléphone et l’échange d’argent s’opère sans qu’il quitte le pays d’origine. L’équivalent en dinar est versé dans un compte en devises d’un cambiste algérien. Et quand bien même un émigré déclare une somme à son arrivée, il se trouve toujours une somme qui va être échangée dans l’informel. Et c’est cette dernière ainsi que les pensions, de manière générale, qui transitent par le circuit bancaire, donc comptabilisées dans le chiffre de la Banque mondiale.
Deux raisons principales semblent nourrir cette tendance : d’un côté l’absence d’un réseau d’agences de change comme en Tunisie ou au Maroc, de l’autre, le pourcentage imposé en dinar pour tout retrait de devises. Ce qui encourage la méfiance vis-à-vis des banques et pousse vers le marché parallèle, que laissent faire les autorités du pays.
C’est en définitive le système financier algérien qui favorise ce genre de comportement, quoique l’argent soit introduit par les investissements dans le circuit normal. (Liberté-14.11.2010.)

**les devises fuient par des voies illégales

Le sous-développement monétaire

C’est pour éviter l’hémorragie de devises et la dépréciation du dinar que l’état a toujours refusé d’envisager la convertibilité de la monnaie nationale.
Ainsi, il contrôle, en théorie, le montant de devises qui peut être expatrié et maîtrise, toujours en théorie, le taux de change du dinar. Mais voilà que l’état avoue que c’est justement là que résident les maux qui hypothèquent le développement et même la sécurité du pays.
D’abord, les autorités s’alarment de l’importance des transferts liés aux bénéfices réalisés par les investisseurs étrangers et au règlement des factures d’importation. Les restrictions de la part étrangère (ramenée à 49% maximum) dans les capitaux des entreprises et l’abrogation de la procédure du Crédoc introduites par la loi de finances pour 2009 se veulent une riposte à ces deux vecteurs de sortie de devises.
On décourage les IDE et on complique la procédure d’approvisionnement en inputs importés, et donc le fonctionnement des moyens de production installés, pour réduire les sorties de devises liées au rapatriement des bénéfices et à l’activité productive.
Mais, malgré ces mesures qui freinent l’investissement et ralentissent l’activité, les devises fuient par des voies illégales comme le montrent ces saisies récurrentes dans les bagages de passagers ou de membres des personnels navigants.
Entre-temps, l’activité de change bat son plein sur les places monétaires informelles, sous le regard impuissant d’un état qui tolère l’existence occulte d’opérations qu’il refuse à ses propres institutions. Pourtant, il ne peut ignorer que ces milliards brassés par des cambistes parallèles sont destinés à couvrir de réels transferts, forcément clandestins. Mais il sait, en même temps, qu’il ne peut efficacement réprimer une fonction créée par un besoin irrépressible. L’émotion révoltée que provoquent ces occasionnelles contraste avec la complaisance débonnaire dont jouit le change parallèle.
Ce monétarisme parallèle engendre apparemment un fort appel d’air : il a besoin de billets de banque que l’on n’arrive pas à fabriquer en quantité ; il fait alors appel à la fausse monnaie. Et le tout semble s’emballer : inflation de billets, faux monnayage, trafics… Tout un système qui ne peut s’embarrasser ni de moyens de paiement scripturaux ni de marché monétaire officiel et transparent.
En somme, toutes les conditions sont réunies pour la formation d’une activité monétaire souterraine, à peine contrariée par une répression à la marge de certaines de ses manifestations. Le refus de la modernisation bancaire et de la convertibilité du dinar permet les mouvements financiers qui ne laissent pas traces.
à force de rejeter le progrès par crainte de perdre son monopole d’allocation de ressources, le pouvoir se retrouve à devoir réprimer, se crée des désordres qu’il doit rattraper ou réprimer. Le pays ne gagne ni sur le tableau de la sécurité ni sur celui du développement : la résistance au marché favorise la délinquance financière en même temps qu’elle gêne l’essor de l’économie. (Liberté-14.11.2010.)
Cette opération illégale de change se fond dans la légalité parfaite. Aucun de ces «banquiers» ne se cache pour «travailler». Ils le font à la lumière du jour, billets à la main et avec la complaisance des autorités. Oui, les autorités ferment les yeux devant ce commerce qui se fait devant tout le monde…
*«L’euro est à un pour 140,80 dinars pour l’achat et 140,70 pour la vente …
«L’augmentation du prix de la devise est due à la fuite des capitaux» selon Djamel Ben Belkacem, directeur conseiller auprès de la Banque d’Algérie.
«Ces opérateurs ou gens fortunés convertissent leur argent sur le marché parallèle pour aller acheter de l’immobilier ou des actifs à l’étranger», assure M. Ben Belkacem.
«La fuite des capitaux est responsable de l’augmentation du prix de la devise dans le marché parallèle», c’est du moins l’avis de Djamel Ben Belkacem, directeur conseiller auprès de la Banque d’Algérie.
Cet expert économique qui s’exprimait sur les ondes de la Radio Chaîne III est formel: les fortunes algériennes reconvertissent leur argent sur le marché parallèle pour aller acheter des actifs à l’étranger! «Beaucoup de fortunes se sont constituées en Algérie ces dernières années. Ces opérateurs ou gens fortunés convertissent leur argent sur le marché parallèle pour aller acheter de l’immobilier ou des actifs à l’étranger», assure sans ambages M.Ben Belkacem. «Ces opérateurs ou gens fortunés se retournent vers le marché parallèle car la réglementation leur interdit la reconversion du dinar pour l’acquisition d’actifs à l’étranger», explique-t-il. «Le dinar est parfaitement convertible pour les opérations courantes de la balance des paiements qui sont celles d’importation, investissement et les opérations sur biens et services», rappelle-t-il. «Pour les transactions financières telles que l’achat d’actif, elles sont réglementées. Il faut passer par le Conseil de la monnaie et du crédit pour avoir une autorisation», ajoute-t-il comme pour expliquer le recours de ces grosses fortunes au marché parallèle pour reconvertir leur argent. C’est ainsi que ces derniers fonds ont explosé la demande qui dépasse l’offre qui, elle, est officiellement estimée entre «2 à 2.5 milliards d’euros, provenant essentiellement des pensions et retraites», souligne M.Ben Belkacem.
Le marché parallèle de la devise est, en effet, devenu «LA» véritable Bourse d’Alger au point qu’un conseiller de la Banque d’Algérie en parle publiquement.

Au «Square Street»…

Le marché parallèle de la devise s’est donc fondu dans la masse faisant même oublier qu’il était illégal. Un petit tour au square Port-Saïd, qui est devenu au fil des années le «Wall-Street» algérien, et on se rend très vite compte de l’ampleur que le marché parallèle de la devise a prise. Une centaine de jeunes, avec des liasses de billets de mille dinars à la main vous apostrophent dès que vous passez dans le coin. «Euro, dollar… devise», vous lancent ces «trader». «L’euro est à un pour 140,80 dinars pour l’achat et 140,70 pour la vente (client qui vend)», atteste un de ces jeunes. «Le dollar, a, lui baissé, il est à un pour 110.80 dinars l’achat et 110.70 pour la vente», rétorque-t-il.
Cette opération illégale de change se fond dans la légalité parfaite. Aucun de ces «banquiers» ne se cache pour «travailler». Ils le font à la lumière du jour, billets à la main et avec la complaisance des autorités. Oui, les autorités ferment les yeux devant ce commerce qui se fait devant l’un des plus grands tribunaux du pays, Abane-Ramdane.
Les voitures de police passent par là-bas sans rien voir, tout comme les agents de l’ordre postés aux alentours…
Le square Port-Saïd n’est pas le seul endroit en Algérie où se vendent les devises au noir, mais c’est lui qui donne le tempo au marché. Dans tous les quartiers du pays, des commerçants se sont mis à la vente parallèle de devises. Tout le monde les connaît, ils font ça dans la «légalité». Mais les prix auxquels ils vendent cette devise se fait d’après le square Port-Saïd. «Si à Port-Saïd l’euro est vendu à 140,80 on doit vendre au même prix», explique Omar qui vend la devise étrangère dans son bureau de tabac celui-ci fait office de bureau de change dans son quartier.
Le square Port-Saïd est donc la Bourse de cette devise qui est très volatile. Mais la question qu’il faut se poser est pourquoi l’État ferme les yeux sur ce commerce? Est-ce à cause du fait qu’il n’a pas trouvé de moyen de substitution pour assurer la demande croissante en devises étrangères de sa population? La réponse pourrait être affirmative puisque chaque citoyen n’a que 15.000 dinars par an d’allocation voyage. Ce qui reste insuffisant. Alors le marché parallèle est devenu la seule solution pour les Algériens qui veulent acquérir de la devise étrangère.
Toutefois, les prix de celle-ci n’arrêtent pas de grimper et l’économie nationale perd elle aussi, beaucoup d’argent à cause de ce marché informel de la devise. En tout cas, une chose est sûre, la bourse du square est plus active que la Bourse d’Alger… À bon entendeur.* L’Expression-19.09.2012.
**A l’approche du nouvel An, le marché parallèle de la devise retrouve des couleurs
La plupart des clients veulent acquièrent des devises pour partir à l’étranger une quinzaine de  jours,ou une semaine
Au square Port-Saïd ou ce qu’on appelle communément la « Bourse d’Alger », l’activité semble reprendre de plus belle après un recul assez significatif.
Les «cambistes» rencontrés sur place donnent tous la même explication : l’approche des vacances de fin d’année que nombre d’Algériens ont pris l’habitude de passer à l’étranger.
Cette conjoncture a fait d’ailleurs que les  «prix» des devises  sont sensiblement revus à la hausse, puisque la demande est si forte. En effet, un euro qui se changeait il y a quelques jours contre 135 Da est aujourd’hui à 146 Da. Le dollar a également enregistré des hausses considérables au marché parallèle.
Dans un proche passé, il était cédé contre moins de 110 da, et hier, il a frôlé la barre des 120 da. Le nombre d’«hommes aux liasses de billets exhibées» a lui aussi doublé ces derniers jours. A Port-Saïd, qui a connu un  «repos» après la fin de la saison estivale, des dizaines de personnes offrent leurs services aux passants.
A Clauzel, les «cambistes», qui se font plus ou moins discrets, avouent que les clients ont plus que doublé. «C’est ainsi à chaque fin d’année», dira l’un d’eux dans un magasin aux étals vides.
Ainsi, après un arrêt relatif de l’échange parallèle des devises, le nouvel an vient lui donner un nouveau souffle.Un «cambiste» exerçant à la «Bourse d’Alger»  nous expliquera que «si l’euro est le plus demandé, il reste que le dollar l’est aussi, mais moins fortement».
«Des échanges amicaux avec des clients confirment que la plupart d’entre eux acquièrent des devises pour partir à l’étranger une quinzaine de  jours, une semaine ou encore moins, le temps de profiter des fêtes de fin d’année», rajoute-t-il.
Rappelons qu’à la même occasion en 2011, quelque 100 000 Algériens ont pris la route vers la Tunisie pour profiter d’offres touristiques alléchantes. D’autres, moins nombreux, ont préféré l’Europe, notamment la France et la Turquie.
Cela ne peut être autrement puisque la destination algérienne n’enchante pas trop les Algériens eux-mêmes. Avec un service médiocre et des prix qui dépassent l’entendement, en dépit de la diversité des paysages touristiques, l’Algérie peine à se faire distinguer comme destination même pour les nationaux. En attendant, des sommes considérables vont dans les caisses de pays étrangers empruntant  des circuits pas toujours légaux.
Cela, en attendant que la promesse faite par les pouvoirs publics soit une réalité : «des bureaux de change légaux et agréés». Pour rappel, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, qui a mis il y a deux mois de cela, l’accent sur le caractère  «illégal et interdit» du marché parallèle de devises en Algérie, avait – emboîtant le pas au ministre des Finances, Karim Djoudi – annoncé l’intention de l’Etat de créer des bureaux de change où rien n’a filtré depuis.
La polémique s’était enflammée quand le ministre le l’Intérieur, Daho Ould Kabila, avait déclaré qu’au marché noir des devises «tout le monde y trouve son compte», avant de tenter de rectifier le tir.* 10 Décembre 2012-Les Débats

Des milliards, des patrons et des intouchables

La face cachée de la «Bourse» des devises

S’il y a un créneau qui a fleuri à l’aune de l’ouverture de l’économie algérienne, ce n’est autre que celui du change informel des devises étrangères. Cette activité, à la fois illégale mais tolérée par les pouvoirs publics, observe une nette croissance ces dernières années.
Au vu des spécialistes, hormis les recettes publiques, puisées essentiellement de l’exportation de la manne pétrolière du pays, les cambistes, notamment les barons du secteur, véhiculent la plus grande masse monétaire en valeurs étrangères en Algérie. Ces derniers estiment la somme des transactions annuelles, générées par l’apport de l’immigration algérienne, à plus de 5 milliards d’euros.
Cependant, disent-ils, ce chiffre est loin de refléter la dynamique financière existante. Selon eux, les virements des retraites en devises ainsi que l’apport de l’émigration algérienne, même s’ils trouvent généralement leurs points de chute dans le marché informel, est considéré comme unité secondaire intervenant dans l’équation du commerce informel de la devise.
D’où puise-t-on autant de capitaux pour faire tourner ce gros moulin ?  Les entrées en devises, issues des immigrés, génèrent, outre les dividendes issus des opérations de vente et d’achat,  des postes de travail qui se chiffrent par milliers sur l’ensemble du territoire national. Toutefois, il reste insignifiant pour alimenter un marché noir dont la demande est en constante croissance.
Une chose est certaine, cette dynamique caractérisant ce marché, ne profite en rien pour améliorer l’économie nationale, en dépit de la consistance des opérations effectuées. Ce qui engendre, en l’absence de tout contrôle de l’Etat, un manque à gager considérable, facilité par l’imbroglio qui semble bien installé auprès des dirigeants du pays au sujet de la tolérance de ces types de marchés. Des avis des plus antimoniques  ont été avancés à ce propos par deux faces du gouvernement en place.
Ce qui renseigne, si besoin est, sur les agendas des deux hommes, dont les priorités ne semblent pas puiser du même menu. Le  ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a indiqué que le marché informel des  devises  est «salutaire».  Même, dira-t-il,  en soulignant que «c’est grâce à ces «marchés informels» que «les citoyens trouvent leurs comptes».
Quant à son homologue  des Finances, Karim Djoudi, en l’occurrence,  celui-ci le qualifiera de marché noir de la devise. Balayant d’un revers de la main, les déclarations de son partenaire au gouvernement en promettant plus de fermeté à l’égard des opérateurs de ce secteur informel, notamment la détermination de son département à combattre le marché informel de la devise.

Les facettes du marché noir

Il n’est un secret pour personne que les lieux où exercent les cambistes sont connus de tous. Ces derniers exercent en plein jour et dans des boulevards et places bien sécurisés. Le citoyen, quel que soit son rang social, fait souvent appel à des adresses connues pour changer l’argent. Des boutiques d’habillement, des magasins d’alimentation générale, des restaurants et autres, chaque cambiste trouve un point de chute qu’il ne cédera à n’importe quel prix.
Les cambistes ont su, au fil des ans,  comment s’accommoder aux exigences que dictent les différentes mutations imposées par la globalisation de l’économie. Ils ne sont pas du tout en reste de ce qui se passe. Certains d’entre eux affirment même posséder des bureaux qui leur servent de contacts, à l’étranger. Ils sont à l’affût de l’euro à sa source, disent-ils.
Les points de contacts qu’ils ont établis, en France, permettent de toucher des émigrés, notamment ceux en situation irrégulière afin d’extrader des fonds en Algérie. Il suffit juste de déposer la liasse et par un coup de téléphone  un autre reçoit sa contrepartie en dinars, en Algérie, selon le coût en usage.
Employés ou patrons
Et parmi les lieux les plus prisés, en Algérie, il y a le fameux Square Port-Saïd, où le décor des différents agents employés dans ce secteurs, garnit les moindres recoins des esplanades de ce jardin. Billets de toutes natures exposés, comptés sans relâche, et manipulés entre des mains expertes, avec la même délicatesse d’un agent bancaire chevronné; les cambistes par le biais de ce rituel  accostent d’éventuels clients.
Nombreuses sont les personnes qui se trompent sur les véritables têtes qui contrôlent ce secteur. Du premier regard, d’aucuns diront que ce sont ces jeunes, généralement habillés en tee-shirt, jeans et training qui détiennent ce marché. Des belles bien conseillées facilitant la fuite en cas de traque des services de sécurité. Cependant, de l’avis d’un cambiste, les véritables patrons sont plus que réservés.
Ils opèrent de loin pour éviter d’attirer l’attention des autorités. Il dira également, qu’eux-mêmes ne connaissent pas l’identité de leurs patrons. En contrepartie de leurs tâches, ces jeunes perçoivent une indemnité journalière et parfois même un bonus sur des transactions importantes. Le marché  de change de devises, bien qu’illégal, fait tourner de l’argent, mais pas n’importe quel argent, dira notre ami, qui  rêve aussi de faire tourner son propre moulin un jour.
«Il est très difficile de calculer les dividendes des patrons, car il s’agit de multi-employeurs qui sont à la tête de plusieurs niches. Et chaque niche emploie plusieurs employés.  Ce qui est certain c’est qu’ils sont  fortunés, possédant des avoirs et des  biens, ici, comme à l’étranger», évoquera-t-il sans cacher ses ambitions.

Blanchiment d’argent

A la lumière des différentes interventions des services de sécurité, qui se sont soldées par l’arrestation de plusieurs barons de change, des sources bien introduites parlent de liens directs liant ce secteur avec le blanchiment d’argent.
Outre les virements des retraites des ex-immigrés et des immigrés qui font entrer des sommes considérables en devises, notamment durant la période estivale où des millions de nos concitoyens, travaillant à l’étranger, affluent au pays, l’ouverture du commerce extérieur marque l’avènement de nombreux fléaux, servant les intérêts particuliers  au détriment de l’intérêt national.
Les facilités accordées à certains des opérateurs économiques, en vue de l’accomplissement de leurs opérations, sont, dans plusieurs cas, détournées de leur vocation pour être employées à des fins spéculatives.
Parmi les subterfuges inventés par «une caste de vampires», se nourrissant des réserves nationale de devises, le plus vieux vice bancaire permettant d’assurer la mainmise sur des sommes importantes des valeurs étrangères échangeables, revient toujours à la charge dès la manifestation des premières prémices de santé financière du pays.
Il s’agit du fléau de la surfacturation. En effet, plusieurs opérateurs intervenant dans l’import-export, procéderaient au gonflement des factures de leurs marchandises.
Cette technique leur permettrait, avec la complicité du partenaire étranger, d’extrader vers l’extérieur des devises au-dessus du coût réel de la marchandise à acheter. Une autre étape interviendrait par la suite, celle du partage du butin.
La procédure ne représente absolument pas  le moindre casse-tête.  Il suffit de détenir une domiciliation bancaire destinée au commerce extérieur, acheter quelques tuyaux et surtout un partenaire étranger complice et sûr, apprend-on.
Une fois le partage de l’argent accompli, l’excédant sera rapatrié suivant des canaux classiques, entre autres, ports, aéroports  et même des virements bancaires sûrs sans laisser la moindre trace du parcours de cette escroquerie qui cause une saignée importante pour le pays. Bien qu’aucune tendance n’eut affirmé ou infirmé cette méthode, la plausibilité de cette démarche reste de vigueur, estime-t-on.
A la lumière des mesures restrictives adoptées par les pouvoirs publics, pour lutter contre le transfert illégal de capitaux de monnaies fortes vers l’étranger, et étant donné l’insolvabilité de la monnaie nationale sur les marchés internationaux, il ne pourrait y avoir d’autres explications possibles justifiant les quantités de devises circulant aux quatre points cardinaux du pays.
Le circuit est purement algérien, mis à part l’introduction d’un partenaire étranger représentant la partie charnière par laquelle seront récupérées les sommes pour être rapatriées par la suite sur le marché noir national. Telle est la recette, comme expliqué et relaté par des acteurs se prétendant informés des dessous du plus lucratif marché qui pourrait exister.

Marché en progression

En dépit d’une entrée massive des émigrés en Algérie, cette année, les cours de change informels ont atteint des sommités. Pour certains intervenants, qui sont au fait de ce dossier, plusieurs facteurs ont été déterminants dans le maintien des prix des différentes devises étrangères.
Outre le recours de tierces personnes à l’importation directe de l’étranger, le fluorescent commerce du cabas favorise l’ascension des monnaies étrangères, notamment le dollar américain et l’euro. «Le marché du textile et celui des chaussures, bien que discret, requiert des sommes colossales en valeurs étrangères.
Les importateurs de cabas, comme leur nom l’indique, recrutent des jeunes, payent leurs frais et salaires pour transporter de la marchandise à partir de Dubaï ou de Turquie et la fréquence des voyages permet de mettre en place un marché digne de ce nom auquel sont associés des capitaux considérables de devises», expliquera notre interlocuteur.
Par ailleurs, ajoute-t-il, un autre facteur de taille était plus que déterminant dans cette flambée. Il s’agit de  la préparation de la saison du pèlerinage, coïncidant cette année avec la phase départ des émigrés. L’afflux des hadjis sur la devise a  accentué la demande, entraînant de fait un déséquilibre entre l’offre et la demande.
«Ce qui n’était pas sans tirer vers le haut», dira-t-il tout en étant confiant en l’avenir de ce secteur. Pour rappel, l’Etat s’est lancé dans une vaste épuration de l’espace public du commerce informel. Quel serait l’avenir des cambistes, sachant que leur activité relève également de l’informel ? *Par Kamal Lembrouk…03 Novembre 2012,   Les Débats

**Change parallèle-10 milliards en devises confisquées

 *La section d’investigation de la Gendarmerie nationale d’Alger a mis la main sur un gang de 17 individus spécialisés dans le change de monnaies étrangères de manière illégale.
Ce réseau de 17 éléments dont la majorité est originaire de Milia dans la wilaya de Jijel, dont 4 exercent aux services des impôts à Hydra et El Madania à Alger ainsi qu’un ressortissant turc.
Agissant sur informations, les éléments de la section d’investigation de la Gendarmerie nationale de la capitale ont fait irruption le 3 de ce mois en cours dans trois locaux à caractère commercial situés à Hydra, El Madania et Birkhadem où ils ont réussi à récupérer de sommes colossales d’argent estimées à plus de 10 milliards en devises.
Lors de l’opération menée par les gendarmes à Hydra, trois frères originaires de Jijel ont été arrêtés dans un magasin d’alimentation g
énérale et des sommes d’argent considérable de différentes devises ont également été saisies. Les éléments de la Gendarmerie nationale ont trouvé en possession de ces trois frères 2500 DHM, 5504 dinars tunisiens, 2326 rials saoudiens, 1520 francs suisses, 2300 livres sterling, 1395 dollars canadiens, 2965 dollars américains, 3080 euros. S’ajoute à cela une somme de 2000 dollars qui était en possession du ressortissant turc qui travaille en tant que représentant de la compagnie aérienne Turkish Airlines en Algérie.
A Birkhadem, après une perquisition d’un local destiné à la vente de tabac et des produits cosmétiques, une personne a été arrêtée, et des sommes d’argent ont été confisquées.
A El Madania, deux frères originaires de Jijel ont également été arrêtés ainsi que d’importantes sommes d’argent ont été confisquées.
Les cinq éléments arrêtés à Hydra et El Madania ont été placés en garde à vue pour fraude fiscale, blanchiment d’argent et association de malfaiteurs. (Echorouk-11.10.2011.
 

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M. NIAR