Récital de poésie, Café litteraire Tahar DJAOUT Oran (vidéo)
la cafétéria Indigo accueillait une nouvelle gaâda poétique initié par Brahim Hadj Slimane et le café littéraire Tahar Djaout. Au troisième étage de l'Aniq sur la place Hoche, la grande salle de l'Indigo, maintenant habituée des événements culturels innovants et pimentés, représentait en ces dernières nuits de Ramadan un de ces lieux de l'Algérie qui ne s'essouffle pas : l'Algérie qui se retrousse les manches et agit, même à contre-courant. Pendant près d'une heure trois voix se sont relayées, accompagnées par les improvisations touchantes du guitariste Yacine Bouha, pour déclamer des poèmes en langue française de Jean Sénac, Anna Gréki, Kateb Yacine, Sihem Diabi et Kamel Derdour. La soirée, organisée en quelques jours à peine, est à l'image d'une culture vivante et humaine. Pas de chichi ce soir puisque le point principal était bien de rendre hommage à une poésie qui vit, et aux poètes trop peu reconnus, tel Kamel Derdour, poète de Annaba en langue française, disparu subitement il y a quelques jours.
Ce que la salle de l'Indigo, très vite aménagée en espace intime et chaleureux par les bras volontaires et actifs des jeunes gérant le lieu, a dégagé ce soir, c'est la culture en action. Débrouille, solidarité et envie ! La preuve qu'il suffit de peu pour arriver à un vrai moment de poésie pour se retrouver ensemble, déconstruire les pseudo-règles de bienséance, et de défiance face à la poésie. En une heure la poésie française, algérienne, s'est mêlée à la peinture et au flamenco, sans sponsors, prix d'entrée et vigiles à l'entrée.