Regard sur la littérature féminine algérienne

02/03/2016 16:29
 
Regard sur la littérature féminine algérienne*
 
Ce regard sur la littérature féminine algérienne n’a aucune prétention à l’exhaustivité, non seulement à cause de l’étendue de ce domaine extrêmement riche et du choix du genre romanes que — choix limitatif même si le roman est (comme chez les auteurs masculins) la forme dominante ou en tous cas la plus lue —, mais encore à cause d’une certaine subjectivité qui nous a fait retenir certaines écrivaines, certaines œuvres et en passer d’autres sous silence.
On sait que l’émergence de cette littérature féminine fut assez lente pour des raisons dont la plupart sont bien identifiables. En rompant le silence auquel les astreint la tradition, les femmes qui écrivent se lancent dans une entreprise périlleuse : si la prise de parole féminine n’est jamais anodine quelle que soit la société dans laquelle ces femmes évoluent, elle l’est encore moins dans la nôtre où cette prise de parole est généralement considérée comme indécente ; elles s’installent ainsi, même si elles ne le veulent pas, dans une situation de provocation que certaines essaient d’atténuer, en se cherchant une légitimité, en se réfugiant derrière un pseudonyme et, pour les œ œuvres les moins fortes, en donnant les preuves de leur conformité ou de leur orthodoxie, l’accusation d’exhibitionnisme ou d’impudeur n’étant jamais très loin quand la société fait de la réserve, de la retenue, des notions survalorisées et, bien sûr, essentiellement féminines.