Tourisme Quel avenir pour l’Algérie ?

11/09/2014 22:25

 

Tourisme Quel avenir pour l’Algérie ?
 
Notre pays recèle, outre les plaines fertiles de la Mitidja, des hauts plateaux céréaliers, des sites naturels merveilleux, des vues panoramiques extrêmement prenantes qu’illustrent, entre autres, la baie d’Alger, les gorges du Rhumel, les corniches de Jijel et de Béjaïa, les gorges de Kherrata et de Lakhdaria, les merveilleux balcons de Ghoufi dans les Aurès, le désert de Mettlilli… Tous ces sites splendides constituent autant de trésors que de paysages touristiques. Mais pourquoi ce manque d’engouement du touriste? 2,5 millions de touristes à l’horizon 2015 Notre pays veut sortir du «tout tourisme» pour se concentrer sur des régions à fort potentiel touristique. Parmi les choix stratégiques figurent la promotion du tourisme saharien.
Ce type de tourisme constitue de part ses spécificités un atout majeur pour le développement durable et responsable. La reprise depuis quelques années de la fréquentation touristique du Sud, notamment dans les régions de Tamanrasset et de Djanet, prédit un bon avenir pour le tourisme saharien… Nous disposons également d’énormes potentialités dans le balnéaire et le climatique, sans oublier le culturel et le cultuel. Il s’agit pour nous de développer un tourisme résilient et singulier, spécifique à notre pays pour chaque type. Une école de prestige dans le domaine de l’hôtellerie L’école supérieure d’hôtellerie et restauration à Aïn Benian (Alger) sera réceptionnée dans quelques mois, selon les déclarations révélées à Dziri par le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed Amine Hadj Saïd. L’école qui compte près de neuf cents places pédagogiques pourra accueillir la première promotion d’étudiants en septembre prochain. D’un coût de réalisation de plus de 11 milliards de dinars, l’école est supervisée par la Société d’investissement hôtelier (SIH). Il a précisé, à ce propos, que l’école supérieure d’hôtellerie sera gérée par l’école de Lausanne (Suisse) de renommée mondiale. Et cela pour une durée de huit ans en vertu d’un accord signé avec la SIH, au bout de laquelle un staff de management algérien prendra le relais. L’investissement touristique garant du développement du tourisme 130 assiettes foncières à l’investissement à travers le pays. Cette opération d’envergure inscrite dans le cadre des dispositions prises par le ministère pour encourager l’investissement et la reconversion de plusieurs zones en destinations touristiques d’excellence, vise à créer 30 000 nouveaux lits, pour un montant global dépassant les 180 milliards de dinars. Un fort levier et un créneau à promouvoir Résoudre le problème de développement touristique en Algérie revient essentiellement à résoudre l’équation des investissements hôteliers d’abord avant d’aborder les autres facteurs du transport aérien et routier, de la formation, de la compétitivité, et enfin de l’écologie. Il faut aussi souligner la systématisation progressive des technologies de l’information et de la communisation par l’instauration de la réservation par le bais d’internet et l’achat en ligne de produits ; le tourisme en Algérie doit, dans ce cadre, relever plusieurs défis…
Mr Mohamed Amine Hadj Saïd Ministre du Tourisme et de l’Artisanat.
«Le développement du tourisme en Algérie n’est plus une question de choix mais une nécessité»
MOHAMED AMINE HADJ SAÏD, MINISTRE DU TOURISME ET DE L’ARTISANAT, NOUS DRESSE UN ÉTAT DES LIEUX SUR LA SITUATION DU TOURISME EN ALGÉRIE, EN S’EXPRIMANT SUR LES ENJEUX DU TOURISME DANS SA CONTRIBUTION À L’ÉCONOMIE NATIONALE.
                                                                                       Propos recueillis par Sandra Touat
« L’Algérie prend part dans le cadre du programme de promotion de la destination à une série de manifestations qui constituent les rendez-vous des professionnels du tourisme, tout en privilégiant la présence dans les marchés les plus porteurs pour la destination Algérie. »

 

Dziri : Dès votre installation à la tête du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, vous vous êtes engagé dans une série de visites de travail et d’inspection à travers toutes les régions du pays. Pouvez-vous nous donner un aperçu sur l’évaluation de la situation du secteur ? Mohamed Amine Hadj Saïd : Notre pays dispose d’un gisement touristique impressionnant qui lui permet de prétendre en toute objectivité au statut de destination alternative et d’avenir dans le bassin méditerranéen. Cependant, les destinations commencent à s’essouffler et à souffrir de plus en plus du phénomène de saturation. Alors qu’en Algérie, s’il y a des qualificatifs pour notre tourisme, c’est bien authenticité, diversité et originalité… c’est ce que recherchent de plus en plus les consommateurs. Néanmoins, je dois noter en même temps que le défi que nous devons lever est d’œuvrer pour la transformation du gisement touristique disponible en offres, capables de hisser les régions en de véritables pôles d’attractivité touristique. Pour ce qui est de l’octroi de visas pour les étrangers, qu’avez- vous apporté de nouveau ? Nous sommes, en effet, en contact permanant avec les services du MAE qui nous ont donné leur aval pour faciliter la délivrance de visas au niveau de nos consulats à l’étranger ; il est à noter que la réponse à une demande est en moyenne de 72h. En termes de chiffres, comment peut-on qualifier les investissements ? L’investissement touristique doit être diversifié pour répondre aux attentes des touristes nationaux et étrangers. Nous avons un pays vaste et nous devons développer toutes les formes de tourisme pour créer la concurrence et améliorer les prestations de services. Chaque région de l’Algérie a ses spécificités, mais force est de constater que l’investissement touristique est majoritairement urbain (tourisme d’affaire et de voyage). Les infrastructures hôtelières font crucialement défaut dans les autres parties du pays, notamment dans le Sud. Il est important de souligner que 320 milliards de dinars ont été alloués pour plus de 700 projets qui vont permettre la création de 40 000 postes d’emplois dans différentes prestations touristiques. Une bonne partie de ces projets sont en cours de concrétisation dans différentes régions du pays qui regorge e potentialités touristiques naturelles dont le tourisme balnéaire, saharien, thérapeutique et montagnard. Selon votre déclaration, la promotion du tourisme en Algérie demeure tributaire du volume des investissements ; pouvezvous être plus précis… Toutes les destinations dans le monde ne peuvent être compétitives en l’absence d’une offre d’hébergement, de loisirs pour répondre à la demande interne et aux besoins des marchés internationaux. C’est pourquoi le soutien à l’investissement pour augmenter les capacités d’accueil dans notre pays demeure l’une des priorités de notre programme d’action. Quelle est votre stratégie de promotion de la destination Algérie à l’étranger et en interne ? Nous avons lancé plus de 130 projets au niveau des zones d’expansion touristique ZET d’une capacité de 13 000 lits entre autres, sachant que 63 établissements publics seront restaurés, dont 8 stations thermales d’envergure nationale. Rappelons à ce sujet la rénovation dont ont bénéficié les hôtels relevant du secteur public, à l’image d’El Aurassi d’Alger, les Zianides de Tlemcen, Kerdada et El Kaid de Boussaada. Parmi les événements marquants dans le domaine du tourisme, les salons internationaux qui représentent la vitrine de chaque pays – et comme chaque année l’Algérie confirme sa participation – quel est l’objectif de ces manifestations ? L’Algérie prend part dans le cadre du programme de promotion de la destination à une série de manifestations qui constituent les rendez-vous des professionnels du tourisme, tout en privilégiant la présence dans les marchés les plus porteurs pour la destination Algérie. Que préconisez-vous pour faire du tourisme le nouveau moteur du développement durable et de soutien à la croissance ? Il est vrai que notre tourisme souffre de certaines insuffisances, mais en même temps, il faut reconnaître qu’il jouit aujourd’hui d’un intérêt particulier, de la part les pouvoirs publics pour assurer son développement. Selon une démarche qui prône l’ambition et le réalisme en même temps, il existe aujourd’hui des problèmes qui nécessitent un traitement immédiat. D’une part, il y a la prise en charge qui requiert du temps, car n’oublions pas que nous sommes dans un processus de développement touristique et de la construction d’une destination. D’autre part, il y a cette volonté de l’État de réunir les conditions nécessaires : le développement du tourisme Algérie n’est plus une question de choix, mais une nécessité.