Une introduction critique au droit (1)

31/07/2014 19:12

Michel Miaille

 

Une introduction

critique  au  droit


françois maspero / Textes à l’appui

Au dos de la couverture

 

UNE INTRODUCTION CRITIQUE AU DROIT

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   “ Idée du droit. Idée de  l ’ État. Dans la conscience ordinaire la chose est placée la tête en bas.“ Cette brève note d’une des dernières pages du manuscrit de Marx.  L’idéologie allemande, résume bien l’objet de ce travail : comment remettre les choses sur pieds, c’est-à-dire expliquer pourquoi les juristes peuvent se satisfaire d’explications qui marchent sur la tête. Pour réaliser, il faut d’abord accepter d’effectuer une remise en question radicale de la manière dont, ordinairement, le droit est étudié, et donc enseigné. Il faut se défaire de l’empirisme naïf et de l’idéalisme foncier dont font preuve les juristes dans leurs explication. Cette tâche est complexe car il faut, pour cela, proposer une théorie qui puisse à la fois rendre compte du contenu de la règle du droit et de sa forme juridique. En parallélisme avec, en économie, la notion de marchandise, celle de norme juridique paraît fournir la clé de l’explication du fétichisme qui la rend absolument mystérieuse. A partir de là, une théorie de l’instance juridique est possible.

   Cette approche permet alors de reprendre une à une les notions et les institutions juridiques les plus courantes et d’en montrer le sens caché : par exemple, le sujet de droit, l’ État, la classification droit public- droit privé, ou encore les sources formelles du droit ou les modes  de raisonnement utilisés par les juristes.  Toute cette technologie juridique est traitée dans ses rapports avec le mode de production de la vie sociale dont elle constitue non un simple reflet fantasmagorique mais un des éléments nécessaires à l’existence et à la reproduction.

    Rapportée à l’ensemble de la structure sociale et économique, une histoire des théories juridiques peut alors être écrite : ce n’est plus la galerie des portraits de la grande famille des juristes, mais les différents effets, dans l’idéologie juridique, des contraintes économiques et politiques propres aux formations sociales qui les ont produites.

    L’ouvrage s’adresse d’abord aux étudiants qui entre, pour la première fois, dans une université où est dispensé l’enseignement du droit. Il leur dévoile ce que, sauf exception, le professeur ne leur dira pas sur l’objet, le contenu et les méthodes de la discipline juridique. Il peut donc aussi intéresser ceux qui sont victimes du fétichisme du monde juridique en faisant apparaître ce que, ordinairement, cache le discours faussement savant des juristes.

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François Maspero, 1, place Paul-Painlevé, 75005 Paris

 

Michel Miaille (né en 1941) est professeur émérite de droit et de sciences politiques de l'Université Montpellier 1, ancien directeur de l'UFR AES (Administration économique et sociale) (1990-1995).
Michel Miaille fait des études parallèles de droit et de sociologie, avant de faire une thèse sur la planification française (1969). Agrégé des Facultés de droit (1969), il est nommé professeur à la Faculté de droit d'Alger de 1970 à 1974. Nommé ensuite à l'Université Montpellier 1, il enseigne le droit public, l'histoire des idées politiques et l'épistémologie. Il préside le Département de Science politique, dirige le DEA et le 3e cycle de science politique ainsi que le Centre d'étude et de recherche sur la théorie de l'État (CERTE), consacré à la théorie du droit.
Il fut directeur de l'UFR AES (Administration économique et sociale) de 1990 à 1995.
Parmi ses anciens élèves, on compte notamment Paul-Henri Antonmattéi, ancien directeur de l'UFR droit, Jean-Louis Autin et Laurence Weil, professeurs.
Michel Miaille a été Grand Maître de la Grande Loge mixte universelle de 2004 à 20061.
Bibliographie
·      Une introduction critique au droitéditions Maspero, 1976 (traduit en italien, espagnol, portugais, arabe et grec)
·         L'État du droit, 1978 (traduit en espagnol, grec et arabe)
·         L'administration dans son droit (coll.), 1985
·         L'État de droit, 1987
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Avant-propos

   Cette introduction au droit a été écrite avant tout à l'intention des étudiants qui, entrant en première année de droit, découvrent l'univers juridique. Cette préoccupation explique, l'argumentation et les références que l'on trouvera dans le texte.
     Je ne me suis pas inquiété de l'existence d'ouvrages classiques dits d' « introduction au droit » ( ainsi l' introduction générale à l'étude du droit de Brethe de Gressaye et de Laborde-Lacoste; toujours sous le même titre, l'ouvrage de Bonncase ou celui de Coulombel ).