VIVRE UN IDÉAL DE FRATERNITÉ UNIVERSELLE : LA "TRIBU ARC-EN-CIEL" DE JOSÉPHINE BAKER / YVES DENÉCHÈRE

05/04/2015 15:54

VIVRE UN IDÉAL DE FRATERNITÉ UNIVERSELLE : LA "TRIBU ARC-EN-CIEL"

DE JOSÉPHINE BAKER / YVES DENÉCHÈRE

 

Vivre un idéal de fraternité universelle : la "Tribu Arc-en-ciel" de Joséphine Baker / Yves Denéchère. In " Frères et sœurs du Moyen Âge à nos jours ", colloque international organisé par le laboratoire France Méridionale et Espagne: histoire des sociétés, du Moyen Âge à l'époque contemporaine (Framespa) de l'Université Toulouse II-Le Mirail et par le le Centre de recherches historiques de l'Ouest (Cerhio), Toulouse : Université Toulouse II-Le Mirail, 22-23 mars 2012. (Ce colloque de Toulouse constitue la seconde partie d'un double colloque international dont la première partie s'est tenue à Rennes, les 1er et 2 décembre 2011).
Session 4 : Fratrie/fraternité, le lien rêvé, 23 mars 2012.
Après la Deuxième Guerre mondiale, n'ayant pas d'enfant, Joséphine Baker (1906-1975) forme le projet de constituer une famille de toutes les couleurs : « un enfant jaune, un blanc, un noir et un rouge », et de les élever dans la fraternité et l'universalisme. En fait, dans les années 1950, avec son mari Jo Bouillon, elle adopte douze enfants de nationalités, cultures et religions variées : Teruya et Akio ramenés du Japon, Jari (Finlande), Luis (Colombie), Jean-Claude, Moïse et Noël (France), Brahim -devenu Brian- et Marianne (Algérie), Koffi (Côte d'Ivoire), Mara (Venezuela), Stellina (Maroc). Deux filles font donc partie de la fratrie, malgré la volonté initiale de n'avoir que des garçons afin d'éviter tout problème de relation entre frères et sœurs d'adoption. De Belgique, Joséphine ramène une petite Rama d'origine Hindoue pour sa sœur Margaret qui s'occupe de toute la famille. Deux générations de frères et sœurs cohabitent donc, l'une biologique, l'autre constituée au fil des adoptions successives.
En faisant grandir en frères et sœurs tous ces enfants au sein de la "Tribu Arc-en-ciel" comme elle la nommait, Joséphine Baker veut prouver « que toutes les races peuvent vivre ensemble dans une harmonie parfaite ». Son idéal la pousse à transformer le château des Milandes où vit la famille en "Village de la fraternité". Sur des routes de la Dordogne, des panneaux publicitaires guident les touristes vers le "Village du monde", la "Capitale de la fraternité"... Après la vente dramatique des Milandes, grâce à la princesse de Monaco, la Tribu Arc-en-ciel va trouver refuge sur la Côte d'Azur.
Tous les enfants de la fratrie sont élevés dans le respect de leurs origines et de leurs religions, ce qui suppose plusieurs précepteurs capables de leurs enseigner leurs cultures respectives. A l'adolescence, des troubles de l'identité et des problèmes d'intégrationtouchent ces enfants de star très médiatisés. Difficultés qui ne semblent pas avoir mis en cause la fraternité et la solidarité créées entre les enfants. Devenus adultes, les "enfants Arc-en-ciel" ont témoigné des plus belles années de la Tribu, que ce soit dans les médias ou par des livres, ce qui permet d'analyser le lien créé entre eux.
Conférence-vidéo